Une étude d’ampleur vient d’être publiée pour permettre de comprendre comment les Français jugent l’organisation du système de santé. Elle révèle aussi les inquiétudes et les espoirs que soulèvent l’avenir de la Santé en France, notamment.
Si les nécessaires évolutions du système de Santé en France ont concentré, ces dernières semaines, l’attention des professionnels de santé en général et des masseurs kinésithérapeutes en particulier, elles sont également au cœur des attentions des patientes et des patients. En cette période d’élection présidentielle, près de deux Français sur 3 (64%) estiment ainsi que les propositions des candidats et des candidates en la matière seront un critère d’importance. Cest ce que révèle le baromètre Santé 360° d’Odoxa, réalisé en interrogeant les patients et les médecins français et européens.
Les patients ont une bonne image du système de Santé …
Lorsqu’on les interroge, les Françaises et les Français affirment avoir une « bonne image du système de santé en général » à 75 %. Une perception qui reste dans la moyenne européenne (76 %), mais qui masque un autre ressenti. En effet, si 62 % des Français ont une « bonne image » des établissements de santé publics, ils sont 65 % à ressentir la même impression en ce qui concerne les établissements de santé privés. Plus de 7 patients sur 10 (72 %) considèrent que la France offre le meilleur système de santé d’Europe, et cette reconnaissance est partagée par les médecins sondés (63 %).
…Mais redoutent un recul de la qualité des soins dans les années à venir
Si les soignants en général et les kinés libéraux ou hospitaliers en particulier peuvent se féliciter pour ce jugement plus que positif des patientes et des patients, ils ne peuvent aussi que déplorer les visions de ces derniers sur l’avenir du système de santé. Pour 59 % des Français, le système de santé sera « moins bon » à l’avenir. Ce pessimisme s’explique, en partie, par la mauvaise image que les Français ont de l’action des autorités publiques quant à la gestion de la crise sanitaire. Alors que les Européens considèrent que leur gouvernement a plutôt bien géré la crise du coronavirus (54 %), ils ne sont que 48 % des Français à partager ce sentiment. Il faut souligner que les médecins ont un jugement plus positif sur cette gestion de crise (67 % estimant celle-ci comme plutôt satisfaisante).
Le vieillissement et la perte d’autonomie, les sujets d’angoisse pour une majorité des patients
Près de deux Français sur 3 (65 %) avouent être inquiets quant à leur propre vieillissement et à la capacité du système de santé de les prendre en charge dans des conditions satisfaisantes. Le scandale, initié par la parution d’un livre-enquête sur les Ehpad privés, a aggravé ce sentiment et soulève une question. Même si ce livre-enquête se concentrait sur certains établissements privés, pour 72 % des Français, cela souligne que les Ehpad en général ne prennent pas assez soin de leurs résidents. Le ressenti des Français reste bien moins optimiste et satisfaisant que celui des Européens en général, qui nont guère été informés des révélations de cette enquête journalistique.
La e-santé, une source d’espoir pour une plus grande efficience du système de santé
Toutes les professions de santé, y compris les masseurs kinésithérapeutes libéraux, se sont vues élargir leurs prérogatives en matière d’e-santé. La crise sanitaire du coronavirus a accéléré le processus, que les patients se sont appropriés en raison des circonstances exceptionnelles de ces deux dernières années. Pour 76 % des Français, cette e-santé représente une « opportunité pour améliorer la prévention ». Et plus de 6 patients sur 10 (62%) estiment également qu’il s’agit d’une véritable « opportunité pour la qualité des soins ». Il est rassurant de constater que ce jugement positif sur la télémédecine est partagé par les médecins eux-mêmes, respectivement à hauteur de 84% et 73%. Ce constat amène une grande majorité des Français (74%) à estimer que
« l’utilisation d’objets connectés dans la santé est une opportunité pour aider au maintien à domicile des personnes âgées ».
Et vous, comprenez-vous ces jugements souvent tranchés des patientes et des patients ? Quelle est votre propre analyse des sujets évoqués par cette enquête ?
